mercredi 26 mai 2010

La résistible ascension des OGM.

Gilles-Eric Séralini est professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen.
Jugeant les études sur l’innocuité des OGM insuffisantes, et remettant en cause leur évaluation scientifique, il a fondé avec Corinne Lepage, ancien Ministre, et Jean-Marie Pelt, le CRII-GEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique, dont il est Président du Conseil Scientifique.
Il publie en Octobre 2000 : OGM, le vrai débat.
L’ensemble de ses activités lui a valu de recevoir l’Ordre de l’Etoile de l’Europe.

Apparus dans les années 1980 pour remplacer les plantes à la base de l’alimentation animale et humaine, les OGM sont aujourd’hui produits par une poignée de multinationales détentrices d’un immense pouvoir économique.
Ces grandes firmes, qui sont également fabricantes de pesticides et de médicaments, ambitionnent de breveter le vivant, de monopoliser le marché mondial de l’agro-alimentaire, et n’hésitent pas à dissimuler les données qui permettraient d’évaluer - comme il se doit - la dangerosité de leurs produits.



Deuxième partie:

Ces OGM qui changent le monde 2/2
envoyé par khalem-session. - Plus de vidéos de blogueurs.

mercredi 19 mai 2010

L'insoutenable vértité de l'eau. (suite)

DU POISON DANS L'EAU DU ROBINET.

“Un documentaire réalisé par Sophie Le Gall
Produit par Ligne de Mire, avec la participation de France Télévisions

Présenté par Marie Drucker

Sans le savoir, des millions de Français boivent une eau trop chargée en aluminium, nitrates, pesticides, médicaments et en radioactivité. Dans certains cas, l’eau est même non-conforme aux normes de précautions sanitaires. Alors l’eau du robinet est-elle vraiment potable ? Réponse avec le documentaire ” Du poison dans l’eau du robinet ” de Sophie Le Gall.













Pierre Chantrel, directeur adjoint de l'Office international de l'eau
"En France, l'eau du robinet est d'excellente qualité"

PENDANT CE TEMPS LA SUR LA PLANETE TOUT VA BIEN.
Chat lemonde.fr 18.05.10


Marie-Pierre
: J'ai regardé l'émission hier soir sur France 3. Je suis consternée par ce que j'ai appris sur l'eau du robinet : plusieurs villes sont concernées par les fortes teneur en aluminium, en nitrates, en radon, pesticides. Tous ces produits menacent notre santé. Comment se fait-il que les autorités compétentes n'informent pas les consommateurs de ces dangers ?


Pierre Chantrel
: Il est nécessaire que les consommateurs soient informés ; ils le sont par les municipalités, qui affichent les résultats, en particulier les non-conformités lorsqu'il y en a, et fournissent des conseils. L'information est aussi délivrée par les services de contrôle, et est disponible sur les sites Internet des agences régionales de santé.


Wil
: Je bois de l'eau du robinet tout le temps, je ne suis pas malade… A quels symptômes dois-je faire attention à l'avenir ?


Pierre Chantrel
: Il ne faut pas être trop inquiet, l'eau est de bonne qualité en France. Si on veut vraiment faire très attention, si on craint pour sa santé, il faut se renseigner sur la qualité de l'eau dans sa commune. Les symptômes qui peuvent survenir en cas de pollution microbiologique peuvent être, par exemple, des gastro-entérites.

Jeremie : Que mesurent les analyses chimiques actuelles de qualité de l'eau et ces mesures sont-elles suffisantes pour affirmer que l'eau du robinet est bonne pour la santé ?


Pierre Chantrel
: Les analyses chimiques de la qualité de l'eau mesurent des paramètres classiques, par exemple les chlorures ou les fluorures, des paramètres toxiques, par exemple le plomb ou le zinc, et des paramètres de pollution tels que les nitrates ou les pesticides. Il y a donc plusieurs catégories de natures chimiques de produits qui sont mesurées par les analyses. Ces produits sont aussi répartis dans une autre forme de classification, entre produits présentant un risque pour la santé, et produits qui, sans présenter de risques pour la santé, sont des indicateurs du bon fonctionnement des installations de production. Ces analyses sont faites par le producteur de l'eau et par les services des agences régionales de santé.


Francine
: Qui a le pouvoir d'exiger de la part des compagnies un traitement de grande efficacité ?


Pierre Chantrel
: Les compagnies et les collectivités doivent mettre en place des traitements qui permettent de respecter les normes de potabilité françaises, qui sont issues directement des normes européennes, en particulier la directive européenne sur l'eau potable. Ensuite, les municipalités ont le pouvoir de décider de la distribution de l'eau dans leur commune ou les syndicats de communes, et l'Etat veille à ce que toutes ces règles soient respectées.

Romain : Quelles mesures préconiseriez-vous pour limiter en amont l'introduction de polluants dans les ressources ?


Pierre Chantrel
: C'est vraiment une bonne question. La meilleure façon de résoudre les problèmes de pollution, c'est d'éviter la pollution le plus en amont possible. Pour éviter la pollution des eaux par les médicaments, par exemple, la première méthode recommandée est de ne pas rejeter les médicaments dans le milieu naturel et de rapporter les médicaments non utilisés en pharmacie.

Joelle : Existe-t-il en France des villes ou des régions où l'eau du robinet n'est pas bonne à boire ?


Pierre Chantrel
: En France, l'eau du robinet est potable à 97-98 %. Il peut y avoir des cas de dépassement, souvent temporaires – rarement plus d'une trentaine de jours – pour certains paramètres. L'eau n'est alors plus bonne à boire. Dans ce cas, la population est informée des mesures à prendre pour éviter des risques pour la santé. Bien entendu, en parallèle, le responsable de la distribution doit remédier à la situation.


Sandra
: En France, même si la qualité de l'eau est inégale, elle est globalement de très bonne qualité. Ne pensez-vous pas qu'une émission comme celle d'hier soir peut inciter les consommateurs à se tourner vers l'eau en bouteille qui revient environ de 40 à 240 fois plus chère que l'eau du robinet et qui ne garantit pas forcément une meilleure santé (sans parler des déchets plastique) ?


Pierre Chantrel
: C'est exact, l'eau en bouteille est beaucoup plus chère, en moyenne 100 fois plus que l'eau du robinet. L'eau du robinet, en France, est d'excellente qualité, et l'émission d'hier soir a le mérite d'attirer l'attention de tout le monde, de tous les acteurs de l'eau, sur l'importance de la qualité de l'eau. Par contre, je pense qu'il ne faut pas jeter le discrédit sur la qualité de l'eau du robinet, il faut au contraire faire savoir qu'elle est de bonne qualité, de telle sorte que les gens aient confiance dans cette eau, soient eux-mêmes exigeants sur cette qualité, et que celle-ci continue de s'améliorer.


Jacques
: J'habite près d'une centrale nucléaire, puis-je boire l'eau du robinet sans risques ou est-il préférable que j'achète de l'eau en bouteille ?


Pierre Chantrel
: L'eau distribuée aux habitants près d'une centrale nucléaire, en général, va provenir du syndicat qui alimente l'ensemble du secteur, et aura donc la même qualité que celle fournie aux personnes qui habitent plus loin de la centrale.

Mk : Est-ce que l'eau du robinet, une fois bouillie, contient des traces de pesticides ou de nitrates ?


Pierre Chantrel
: Si l'eau du robinet contient des nitrates et des pesticides avant de la mettre à bouillir, elle en contiendra également après avoir bouilli. Le fait de faire bouillir l'eau n'enlève ni les nitrates ni les pesticides.

Melajara : Qu'en est-il des œstrogènes et d'autres résidus de produits pharmaceutiques trop petits pour être éliminés de la filtration des eaux usées?


Pierre Chantrel
: Il y a beaucoup de molécules médicamenteuses qui arrivent dans l'eau, à des concentrations faibles, mais le problème est important. C'est un secteur sur lequel il faut faire davantage de recherches pour mieux connaître le problème. Certains médicaments connaissent un abattement de leur concentration lors de leur passage en station d'épuration, mais d'autres, non. Il faut donc absolument éviter de rejeter des médicaments en milieu naturel. Les œstrogènes dont vous parlez sont parmi les médicaments les plus suspectés de risques pour la santé. Des effets sur les poissons, les batraciens et d'autres animaux ont notamment pu être observés quant à leur système reproductif.

Jaudral : Comment un consommateur peut-il reconnaître une eau bonne à boire et être sûr qu'il n'y a aucun danger (goût, couleur, etc.) ?


Pierre Chantrel
: Pour ce qui est du goût et de la couleur, il peut s'en rendre compte lui-même. Pour les autres paramètres, il peut demander à la mairie, qui affiche les résultats – c'est une obligation. Il peut consulter des sites Internet, par exemple celui de l'agence régionale de santé de sa région et aller constater les résultats des analyses faites sur son eau.


Wil
: Lorsque l'on voit l'état des tuyauterie dans les immeubles, c'est inquiétant. Quels sont les risques ?

Pierre Chantrel: Ce peut être inquiétant s'il y a des coudes, de la corrosion, des fuites. Les risques sont des risques de fuite ou d'introduction de pollution, des risques de transfert du matériau constituant la canalisation vers l'eau, des risques de contamination chimique ou microbiologique. C'est pour cela qu'on a intérêt à avoir des tuyauteries et des appareils sanitaires en bon état.

Antoine : Les carafes filtrantes servent-elles à enlever les nitrates, les pesticides et les microbes ?

Pierre Chantrel : Les carafes filtrantes peuvent peut-être diminuer dans certains cas la présence de matières en suspension, mais il ne faut pas compter sur ces carafes pour réaliser un traitement d'eau qui puisse garantir les normes de potabilité. Il faut compter sur les traitements mis en œuvre par le distributeur d'eau : la commune ou une compagnie privée quand la commune lui a concédé la distribution de l'eau.

Guillermo : Les accessoires de filtre sur robinet proposés par certaines entreprises sont-ils vraiment efficaces?


Pierre Chantrel
: C'est un sujet de discussion. L'efficacité de ces dispositifs est difficile à évaluer. Ce qui est important, c'est que l'eau fournie par les distributions publiques soit de bonne qualité.


Christophe
: Peut-on mettre de l'eau du robinet pour préparer les biberons des nourrissons ?


Pierre Chantrel
: Oui, sauf si cela vous a été déconseillé, ce qui est rare, par exemple quand il y a des teneurs trop élevées en nitrates.

David : Pourquoi retrouve-t-on de l'aluminium dans l'eau du robinet ? L'aluminium est-il aussi présent dans l'eau en bouteille ?


Pierre Chantrel
: Je pense qu'on trouve de l'aluminium dans les eaux du robinet lorsqu'il y a un traitement par des sels d'aluminium de l'eau brute utilisée pour produire de l'eau potable. Cela se produit quand il y a des variations dans le traitement. C'était vrai autrefois, ça ne l'est quasiment plus, car depuis une vingtaine d'années que le problème est connu, il est plus méticuleusement surveillé. Actuellement, le risque lié à l'aluminium est extrêmement faible. Il n'a d'ailleurs pas été prouvé que la maladie d'Alzheimer soit en relation avec l'aluminium présent dans l'eau. Les apports d'aluminium par l'alimentation sont plus importants. Les eaux en bouteille ne faisant pas l'objet de traitements de cet ordre, il est vraisemblable qu'on n'y trouve pas d'aluminium.

Wil : L'eau en bouteille peut-elle contenir des microbes ?

Pierre Chantrel : Oui, l'eau en bouteille peut contenir des microbes. Elle bénéficie de mesures de surveillance, pour éviter la production de microbes, mais il n'est pas impossible qu'elle en contienne, de la même façon que l'eau du robinet, si quelque part un défaut est survenu dans la production.

Bob : Le plastique utilisé pour les bouteilles d'eau minérale est-il toujours de même qualité selon les marques ? Ne peut-il pas être porteur de traces d'éléments toxiques ?


Pierre Chantrel
: Il peut y avoir des migrations de produits du matériau constitutif des bouteilles vers l'eau. C'est pourquoi il y a une réglementation et des autorisations qui ont pour but de faire en sorte que les produits utilisés ne créent pas de risques pour la santé.

Réglisse : Le problème de l'eau en bouteille ce sont les phtalates contenus dans le plastique. Comment être sûr que les bouteilles n'en contiennent pas ?

Pierre Chantrel : La seule solution est de faire des analyses. Les phtalates sont un nouveau polluant qui peut venir des bouteilles ou de revêtements dans les emballages d'autres produits alimentaires. Pour éviter que des phtalates se trouvent introduits dans l'eau ou dans les aliments, il faut utiliser uniquement des produits qui soient garantis comme ne présentant pas de risque de transmission de produit par migration entre contenant et contenu. C'est une tâche qui est faite par les services chargés de la surveillance de la qualité des produits alimentaires et par ceux chargés du contrôle de la qualité de l'eau.

Cathy : Existe-t-il dans le commerce des kits accessibles qui permettraient au consommateur de tester lui-même la qualité de l'eau ?

Pierre Chantrel
: Il existe des mallettes de surveillance de la qualité de l'eau, des appareillages. Leur utilisation demande quand même un peu de savoir-faire, et ils ne sont pas aussi performants que les méthodes employées par les laboratoires de surveillance de l'eau, qui ont des matériels précis et performants en termes d'échantillonnages et d'analyses.